A. Gramsci, in L’Avanti !, 6 juin 1918, Cité in Scritti 1913-1926, Einaudi, Torino 1984, p. 88
(Traduction de Istristrix https://istrixistrix.noblogs.org/)
Article commenté par PMO
En librairie : De la technocratietechnocratie La technocratie est la classe de la puissance, de l’expertise et de la rationalité technicienne à l’ère technologique - celle de la révolution industrielle permanente - afin de révolutionner constamment ses produits et moyens de production. La technocratie asservit ainsi le capital et l’État à ses desseins de (toute-)puissance. Le mot de technocratie apparaît en 1919 sous la plume de William Henry Smyth, un ingénieur américain.. La classe puissante à l’ère technologique, par Marius Blouin (Service compris, 2023) et Manifeste des chimpanzés du futur contre le transhumanismetranshumanisme Le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie à l’ère des technologies convergentes (NBIC). La volonté de puissance prométhéenne formulée par Condorcet à l’aube de la révolution industrielle, afin de se rendre immortels « comme des dieux », se traduit d’abord par l’eugénisme. Un mot discrédité par les nazis et que le biologiste Julian Huxley remplace en 1957 par celui de transhumanisme., par Pièces et main d’oeuvre, nouvelle édition (Service compris, 2023)
MarchandiseMarchandise La marchandise n'est pas un simple objet. Elle est en fait pleine de "subtilités métaphysiques". Contrairement au simple produit, elle a une nature double : à la fois valeur d'usage et valeur. Ce qui fait qu'elle peut être utiliser ou consommer est ce qui détermine sa valeur d'usage, ce qui fait qu'elle peut être échangée contre n'importe quelle marchandise ou simplement vendue signifie qu'elle posséde une valeur sans rapport avec ses qualités particulières d'objet. Elle est une matérialisation du temps abstrait. Source: Lexique marxien progressif
Quelque fatuité a proclamé pour la énième fois la défaite de la science. Chimie appliquée aux gaz asphyxiants, lacrymogènes, irritants ; mécanique appliquée aux canons de longue portée… Oui, mais la pioche peut aussi fendre les crânes, l’écriture peut aussi servir à falsifier des lettres de change et à répandre des lettres anonymes… Et l’on ne proclame pas pour autant la défaite de l’agriculture et de la calligraphie.
La science a le devoir désintéressé de chercher des rapports nouveaux entre les énergies et entre les choses. Elle ne faillit que lorsqu’elle devient charlatanerie. Les hommes se servent des découvertes pour tuer et massacrer au lieu de se défendre du mal et des forces aveugles de la nature ? Entre en jeu une volonté étrangère à la science, qui n’est pas désintéressée, mais dépend intrinsèquement de la société, de la forme de société où l’on vit. La découverte scientifique subit le sort commun de tous les produits humains en régime capitaliste ; elle devient marchandise, objet d’échange et se plie donc à la plupart des fins propres à ce régime, au massacre et à la destruction.
Voilà que le docteur Carrel a ouvert une voie nouvelle à la chirurgie : les possibilités de greffes humaines se multiplient. Nous n’en sommes pas encore au stade prévu par Edmond Perrier : greffe du cerveau, substitution des organes sains des cadavres aux organes usés, correspondants, des vivants. Nous sommes encore loin de la victoire scientifique sur la mort, promise par Bergson : Pour maintenant la mort triomphe et pour triompher plus rapidement se sert avec prodigalité de la science et de ses secrets. Mais nous y arriverons. La vie deviendra elle aussi une marchandise, si le régime capitaliste n’est pas remplacé, si la marchandise n’est pas abolie.
Suivant une communication faite à l’Académie de médecine de Paris , le professeur Laurent a réussi à remplacer le cœur de Fox par celui de Bob, et vice-versa, sans que les deux chiens innocents n’aient trop souffert, sans troubler en rien la vie des viscères délicats.
De ce moment le cœur est devenu une marchandise : il peut être échangé, il peut être acheté. Qui veut changer son cœur épuisé, souffrant de palpitations, contre un cœur rouge, flambant neuf, pauvre, mais sain, pauvre mais ayant toujours honnêtement palpité ? Une bonne proposition : il y a la famille à entretenir, l’avenir des enfants préoccupe le père ; on échange donc de cœur pour ne pas avoir l’air d’en être dépourvu.
Le docteur Voronoff a déjà annoncé la possibilité de la greffe des ovaires. Un nouveau débouché commercial ouvert à l’activité exploratrice de l’entreprise individuelle. Les filles pauvres pourront se faire facilement une dot. A quoi leur sert l’organe de la maternité ? Elles le cèderont à une riche femme infertile qui désire une progéniture pour hériter du magot du mari amassé à la sueur de son front. Ces pauvres filles gagneront des sous et se sauveront d’un danger. Elles vendent déjà leur blonde chevelure pour les têtes chauves des cocottes qui prennent mari et veulent rentrer dans la bonne société. Elles vendront la possibilité de devenir mère, elle offriront la fécondité à des vieilles fripées, aux gâtées qui se sont trop amusées et veulent rattraper le temps perdu.
Les enfants nés après une greffe ? Étranges monstres biologiques, créatures d’une race nouvelle, marchandises eux aussi, produits naturels de l’industrie des humains de substitution, nécessaires à la transmission de l’hérédité des charcutiers enrichis.
La vieille noblesse avait sans nul doute bien meilleur goût que la classe dirigeante qui lui a succédé au pouvoir. L’argent dégrade, abrutit tout ce qui tombe sous sa loi implacable et féroce.
La vie, toute la vie, pas seulement l’activité mécanique des arts, mais la source même de l’activité physiologique, se détache de l’âme et devient marchandise à troquer ; tel est le destin de Midas aux mains fatales, symbole du capitalisme moderne.
Merce
Qualche vanerello ha proclamato per l’ennesima volta la disfatta della scienza.
Chimica applicata ai gas asfissianti, lacrimogeni, ulceranti ; meccanica applicata ai cannoni di lunga portata … Sì, ma anche la zappa può spaccare i crani, la scrittura può anche servire a falsificare cambiali e a stendere lettere anonime … E non perciò si proclama la disfatta dell’agricoltura e della calligrafia.
La scienza ha il compito disinteressato di rintracciare rapporti nuovi tra le energie, tra le cose. Fallisce solo quando diventa ciarlataneria. Gli uomini si servono dei ritrovati per straziare e uccidere invece che per difendersi dal male e dalle cieche forze naturali ? Entra in gioco una volontà che è estranea alla scienza, che non è disinteressata, ma dipende intrinsecamente dalla società, dalla forma di società in cui si vive. Il ritrovato scientifico segue la sorte comune di tutti i prodotti umani in regime capitalistico ; diventa merce, oggetto di scambio e quindi viene rivolto ai fini prevalentemente propri del regime, a straziare e distruggere.
Ecco che il dottor Carrel ha aperto una via nuova alla chirurgia : le possibilità di innesti umani si moltiplicano. Non siamo ancora giunti all’intensità prevista da Edmondo Perrier : l’innesto del cervello, l’uso degli organi sani dei cadaveri da sostituire nei viventi ai corrispondenti organi logorati. Siamo ancora lontani dalla vittoria scientifica sulla morte promessa da Bergson : per ora la morte è la trionfatrice e per trionfare più rapidamente si serve con prodigalità della scienza e dei suoi segreti. Ma arriveremo. La vita diventerà anch’essa una merce, se il regime capitalistico non sarà stato sostituito, se la merce non sarà stata abolita.
Secondo una comunicazione fatta all’Accademia di medicina di Parigi, il professore Laurent è riuscito a sostituire il cuore di Fox con quello di Bob, e viceversa, senza che i due innocenti cani abbiano troppo sofferto, senza turbare per nulla la vita del viscere delicato. Da questo momento il cuore è diventato una merce : può essere scambiato, può essere comprato. Chi vuol cambiare il suo cuore logoro, sofferente di palpitazioni, con un cuore vermiglio di zecca, povero, ma sano, povero, ma che ha sempre onestamente palpitato ? Una buona offerta : c’è la famiglia da mantenere, l’avvenire dei figli preoccupa il genitore ; si cambi dunque il cuore per non apparire di esserne sprovvisto.
Il dottor Voronof ha già annunziato la possibilità dell’innesto delle ovaie. Una nuova strada commerciale aperta all’attività esploratrice dell’iniziativa individuale. Le povere fanciulle potranno farsi facilmente una dote. A che serve loro l’organo della maternità ? Lo cederanno alla ricca signora infeconda che desidera prole per l’eredità dei sudati risparmi maritali. Le povere fanciulle guadagneranno quattrini e si libereranno di un pericolo. Vendono già ora le bionde capigliature per le teste calve delle cocottes che prendono marito e vogliono entrare nella buona società. Venderanno la possibilità di diventar madri : daranno fecondità alle vecchie gualcite, alle guaste signore che troppo si sono divertite e vogliono ricuperare il numero perduto. I figli nati dopo un innesto ? Strani mostri biologici, creature di una nuova razza, merce anch’essi, prodotto genuino dell’azienda dei surrogati umani, necessari per tramandare la stirpe dei pizzicagnoli arricchiti. La vecchia nobiltà aveva indubbiamente maggior buon gusto della classe dirigente che le è successa al potere. Il quattrino deturpa, abbrutisce tutto ciò che cade sotto la sua legge implacabilmente feroce.
La vita, tutta la vita, non solo l’attività meccanica degli arti, ma la stessa sorgente fisiologica dell’attività, si distacca dall’anima e diventa merce da baratto ; è il destino di Mida dalle mani fatale, simbolo del capitalismo moderno.
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